vendredi 30 mai 2008

Réponse à la lettre de C.Coulon

Même si ce genre d'exercice est un peu usant, nous répondons au courrier que Christian Coulon (responsable mobilité de la ville) nous adresse en réponse à notre "x" ème courrier au sujet des S.U.L. (sens uniques limités). Nous sommes bien résolu à résister à l'usure que provoque les réponses évasives de la ville et à affirmer plus que jamais notre détermination.

Nous adressons 2 courriers :

1. Une propostion de service :

Nous vous confirmons notre disponibilité pour organiser un samedi, pour vous et le fonctionnaire de police en charge du dossier, une visite à vélo de la ville de Mons. Dans cette ville, toutes les mesures légales ont été prises pour faciliter les déplacements des vélos dans le centre ville. Vous pourrez constater sur le terrain le côté tout à fait sécuritaire de ce genre d’aménagement et la courtoisie des automobilistes envers les cyclistes… qui fait tant défaut à Ath

2. Une réponse "point par point" :

Nous prenons bonne note du contenu de votre courrier et vous remercions de l’attention de que vous accordez au suivi de nos préoccupations.

Nous ne pouvons toutefois nous empêcher de relever un certain nombre de points qui, soit s’écartent du sujet de notre dernière intervention (c'est-à-dire le non placement de SUL à des endroits clés du centre ville), soit suscitent notre étonnement. Soit :

« Il entre bien dans nos intentions de mettre tout en œuvre pour que des mesures soient mises en place pour faciliter les déplacements à vélo »

Le courrier auquel vous répondez ne demande pas de prendre des mesures « en général » mais d’appliquer la loi concernant les S.U.L. Cette loi fédérale dûment votée dans les formes depuis bientôt 4 ans au n’est toujours pas mise en pratique à Ath. Il n‘est pas répondu à cela dans votre courrier.

« non seulement dans le cœur de la cité mais également dans les faubourgs »

Nous vous rappelons à ce sujet que lors de notre rencontre avec l’Echevin en février 2007, nous étions d’accord sur le principe qu’une politique cyclable bien menée devait partir du centre ville vers les faubourgs, et ensuite des faubourgs vers les communes de l’entité. Cela afin de concevoir un réseau cyclable bien articulé. Les aménagements nécessaires dans les faubourgs ne peuvent donc justifier le report des mesures en centre ville. Je vous rappelle à ce sujet votre courrier du 11 avril 2007 « les crédits sont limités (…) et utilisés selon l’urgence et les mesures obligatoires à prendre » Y a-t-il donc tant d’autres mesures obligatoires à prendre que le dossier des SUL doivent être sans cesse reporté ?

En résumé : vous nous demandez de croire dans la sincérité de la politique de promotion des déplacements en vélo menée par la ville… mais nous devons constater que la seule chose qui change de mois en mois sont les prétextes qui nous sont donnés pour justifier l’immobilisme.

(… ) dans notre lettre du 14 novembre 2007, de nombreux impératifs doivent être pris en compte dans l’élaboration de tous les dossiers.

Entre le 14/11 et le 14/5, six mois se sont écoulés. Il y a plus d’un an que nous avons rencontré l’Echevin de la mobilité à ce sujet. Votre réponse laisse entendre que ce délai de traitement est la norme et que tous les dossiers sont lents à aboutir. Quels sont les autres dossiers qui doivent attendre entre 1 an ½ (notre première intervention pour rappeler la loi) et 4 ans (parution de la loi) ?

(…) en matière budgétaire, des choix sont opérés par le collège communal et des priorités établies.

Sur le principe, c’est tout à fait logique et démocratique. Mais dans les faits, que devons nous en conclure ?
- Que la ville d’Ath est dans telle situation de crise que la gestion des priorités ne permet même plus de mettre la loi en pratique, sinon avec plusieurs années de retard ?
- Que le budget alloué à la cellule mobilité est à ce point insuffisant que la seule politique qui reste possible est… d’établir un ordre des priorités ?

La ville d’Ath vient d’acquérir trois vélos qu’elle a mis à disposition de son personnel, pour les besoins du service

C’est une initiative très heureuse et nous nous en réjouissons. Cependant, dans le contexte financier difficile qui nous est régulièrement décrit (pour justifier les longs délais de traitement des dossiers qui nous sont chers), nous pourrions légitimement nous interroger sur la pertinence de cette dépense (sur le budget de la cellule mobilité ?). Le remboursement de 0,15 cent par kilomètre permet de couvrir 7.000 km pour le même budget. L’adoption de mesures pour motiver d’avantage le personnel à se rendre à vélo au travail ET à utiliser le vélo personnel pour les déplacements professionnels contre remboursement aurait été plus respectueux de votre budget limité. N’est-ce pas une politique de ville « riche » que d’investir dans du matériel avant de créer la motivation chez les personnes ? Loin de nous l’idée de polémiquer sur la question, car tout investissement en faveur du vélo est le bienvenu. Mais nous trouvons tout à fait malvenu de se servir de cet investissement pour justifier le retard sur d’autres dossiers qui sont – eux aussi – d’importance.

La preuve s’il en est que nous tenons compte des problèmes non seulement de circulation au centre ville, mais également de ceux liés au développement durable.

C’est incontestablement un premier pas dans la bonne direction et nous vous en félicitons. Mais la mesure prise ne solutionne qu’un problème ponctuel : les déplacements professionnels en journée dans la ville pour le personnel communal. L’impact direct pour la population est quasi nul et la mesure ne s’intègre pas dans un plan d’ensemble sur le long terme qui vise à développer les déplacements à vélo dans l’entité. Le terme de « développement durable » parait donc ici un peu usurpé. Nous sommes bien devant une solution intelligente à un problème donné… mais qui est tout à fait ponctuelle et limitée dans ses effets.

Notre cellule mobilité couvre actuellement quelques gros dossiers

Nous compatissons très sincèrement devant le problème que vous pose la problématique du stationnement à Ath et le surcroit de travail que vous causent les erreurs de gestion passées et les tracasseries qui en découlent. Mais les cyclistes n’ont pas à faire les frais de la guérilla juridico-médiatique que se livrent les acteurs de cette triste pièce (…). La problématique du vélo à Ath est sans doute perçue comme un « petit » dossier pour l’autorité communale, mais il ne doit pas pour autant être sans cesse reporté. D’autant que de « gros » dossiers sont en perpétuel chantier depuis des années… pour arriver à une situation qui reste problématique sur bien des points.

Nous vous confirmons à nouveau que les inconvénients subits par les cyclistes en centre ville sont considérables et largement sous–estimés. Vos nouveaux vélos de service, s’ils sont régulièrement utilisés, vous permettront certainement de mieux mesurer ce que vivent les cyclistes au quotidien dans le centre ville.

Nous attirons à nouveau votre attention sur le fait que la situation actuelle (les lacunes dans le placement des SUL par rapport à ce que préconise le code de la route et l’IBSR) contribue à alimenter une animosité réciproque croissante entre les cyclistes et les autres usagers. Le cycliste n’a souvent que 2 choix : violer le code de la route ou pousser son vélo à pied. Sur ce dernier point, je vous rappelle que la commune pourrait être tenue pour responsable d’un accident qui surviendrait à un cycliste dès lors que ce dernier serait obligé de faire un détour par un itinéraire moins sûr en raison du non placement d’un SUL selon le prescrit légal. L’inaction comporte aussi ses risques. Autant le savoir.

Enfin, en tardant à prendre les mesures de signalisation des SUL, l’autorité communale contribue à empêcher le développement d’un cadre de vie convivial pour tous, dans un esprit de respect mutuel. Et cela est regrettable.

Nous restons dans l’attente de vos nouvelles au sujet de ce dossier sur lequel nous souhaitons avancer prioritairement, sans détour ni diversion.

Aucun commentaire: