jeudi 18 septembre 2008

Projet de loi : motos dans les SAS : suite...

Nous répondons à Xavier Baeselen, député MR qui soutien la proposition de loi visant à autoriser les motos dans les SAS dans le but de "partager intelligement la voirie" . Notre message :

Votre point de vue est clair et défendable sur certains points mais, à mon sens, le partage de la voirie n’est pas judicieux dès lors que l’on demande à l’usager le plus vulnérable et le plus petit (qui du reste est le seul non motorisé sur la voirie) à partager l’un des espaces de sécurité privilégié dont il a le plus besoin : le SAS. Le SAS a été spécialement conçu pour le cycliste, afin qu’il puisse se dégager rapidement du carrefour où il est très vulnérable :
- Soit parce qu’il change de direction
- Soit parce les voitures chercheront à le doubler à un moment critique.
Les motards ne sont pas vulnérables à ce point dans une file de voiture à l’arrêt. … (mais sans doute les motards sont-ils contrariés de devoir attendre leur tour… ce que je peux très bien comprendre) . Il en va autrement des cyclistes… qui, à défaut de SAS, sont tenus de rester à droite des voitures et se font dépasser en raison de la différence de vitesse (alors que rares sont les automobilistes qui cherchent à dépasser une moto en ville).
Enfin, la cohabitation de motos et de vélos dans les SAS serait une source de danger considérable pour le cycliste vu la différence de poids et… de vitesse qui pourra être considérable (même sur quelques mètres). Il me parait important que les cyclistes puissent dégager le carrefour en premier et, de préférence, le nez bien devant les pots d’échappement puisque le moteur du cycliste fonctionne avec ses poumons ( !), ce qui n’est pas le cas du motards qui dispose d’un « vrai » moteur.
Une remarque : depuis que les cyclomoteurs sont autorisés sur les pistes cyclables, il y a déjà eu à ma connaissance au moins un accident mortel imputable à la différence de vitesse et de masse entre le cycliste et le cyclomoteur. Que dire de la différence de masse avec une moto et la vitesse que, potentiellement, une moto peut prendre au démarrage depuis un SAS (pour tourner rapidement à gauche avant que les premières voitures venant de face ne s’engagent, par exemple…. )
Je pense qu’il est très bien de vouloir partager harmonieusement la voie publique car tout déséquilibre est source de tensions inutiles entre les personnes. Mais il faut tout de même tenir compte de la différence entre les usagers : si les chevaux et les vélos ne montent pas sur l’autoroute, il y a une raison. C’est pour ce genre de différence « fondamentale » que les motos n’ont pas leur place dans les SAS… même si « dans la pratique » elles sont tentées d’y être.


Nous suivrons avec attention les débats parlementaires à ce sujet.

Aucun commentaire: